La Francia è il nostro male

Appello del Mali al popolo francese e al presidente della Repubblica FranÇois Hollande
4 luglio 2012
4 ottobre 2012 - Mohamed Salikènè (Président de SOLIDARITÉ)

(Versione integrale, in francese, di seguito)

La disgrazia dell’Africa, culla innegabile dell’uomo e della scienza, è stata il suo sventurato incontro con un’Europa livida, avida e cupida, incontro che ha portato alla tratta degli schiavi facendo centinaia di milioni di vittime tra i neri, e più tardi alla colonizzazione, di cui viviamo tuttora le conseguenze. Un’Europa che, da allora, non vuole più privarsi del guadagno gratuito che trae allegramente, impunemente e a tradimento da un continente innocente.
Per ciò che ci riguarda, qui in Mali, la Francia è stata, è e resta ancora il nostro grande male.
[...]
Popolo francese,
Presidente della Repubblica, [...]
La Francia è il nostro male
Lei che è stata l’istigatrice della rivolta Tuareg, all’inizio dell’indipendenza, di cui subiamo ancora le dolorose conseguenze.

La Francia è il nostro male
Lei che ha reso il nostro territorio un paese arretrato, privato del mare, posto in una morsa tra le sue docili colonie del Senegal e della Costa d’Avorio, artificialmente sostenute e incentivate per reprimere l’anima ribelle dei Maliani, conoscendo perfettamente la nostra vocazione alla migrazione.

La Francia è il nostro male
Lei che è all’origine del colpo di stato militare del 19 novembre 1968, dopo la svalutazione eversiva del franco maliano, che ci ha procurato così tanti problemi fino a oggi. [...]

Indipendentemente dalla qualità dei suoi dirigenti attuali, il popolo maliano ha sicuramente un valore, e il mio popolo merita rispetto. I maliani hanno diritto al rispetto che voi avete preteso per i vostri concittadini francesi.
Continuare a sostenere dei capi politici corrotti, dei dilettanti furbi e dei buoni a nulla alla testa del nostro stato finirà per nuocere agli interessi della Francia, perché il mondo non potrà tollerare questo stato di cose. [...]

Mohamed Salikènè
Président de Solidarité
Président du Front de Solidarité Patriotique

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La France est notre Mal

LETTRE DU MALI AU PEUPLE FRANÇAIS ET
À MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

Le malheur de l’Afrique, berceau incontestable de l’homme et de la science, a été sa rencontre en mésaventure avec une Europe livide, avide et cupide, qui a conduit à la traite d’esclaves faisant des centaines de millions de victimes Nègres, et plus tard à la colonisation dont nous vivons toujours les séquelles. Une Europe qui, depuis, ne veut plus se dessaisir du gain gratuit qu’il tire allègrement, impunément, traîtreusement du continent de l’innocence.
En ce qui nous concerne, ici au Mali, la France a été, est et demeure encore notre grand mal. Elle s’est empressée de criminaliser l’esclavage et son abominable système inhumain pour mieux voiler l’odieux crime de la colonisation, qu’elle est curieusement la seule nation avancée à maintenir, poursuivre et perpétuer de nos jours, en violation des termes de la fameuse Déclaration de ses révolutionnaires de 1789 et au mépris de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de l’ONU.
Peuple de France,
Monsieur le Président de la république,
Je ne suis pas "anti-français", comme on a entendu dire de nos leaders nationalistes à l’époque. J’aime la France car elle a un peuple merveilleux. On ne peut pas en dire autant de tous ses dirigeants ou représentants, dont ces diplomates et fonctionnaires qui suscitent le dégoût chez nous, mais qui assurément nous connaissent mal. C’est dommage.
La France est notre mal
Elle qui fut l’instigatrice de la révolte touarègue, à l’aube de l’Indépendance, et dont nous gérons encore les suites douloureuses ;
La France est notre mal
Elle qui a fait de notre territoire un arrière-pays coupé de la mer, en étau entre ses colonies dociles du Sénégal et de Côte d’Ivoire, artificiellement soutenues et dopées pour déprimer l’âme insoumise des Maliens, sachant parfaitement notre vocation de migration.
La France est notre mal
Elle qui est bien à l’origine du coup d’État militaire du 19 novembre 1968, après la dévaluation subversive du franc malien, qui nous vaut tant d’errements jusqu’à ce jour.
La France est notre mal
Elle qui nous a porté le coup d’une double dévaluation de retour au CFA, cette monnaie de singe en couverture, pour finir par la dévaluation frauduleuse, sinon crapuleuse du CFA lui-même, en duperie de la garantie, nous délestant de notre portefeuille au profit de la "générosité" du trésor de l’extorqueur.
La France est notre mal
Elle qui a pillé nos ressources (cela continue), spolié nos richesses, jouissant du sang versé et de la bravoure de nos jeunes engagés comme "tirailleurs", puis travailleurs immigrés, pour ensuite faire la chasse à nos ressortissants «des tranchées de Verdun à l’église St Bernard», brûlés dans des incendies criminels, tués par bavures policières, expulsés par charter, refoulés, noyés, maltraités comme des bêtes, au goût d’un apartheid qui ne dit pas son nom.
La France est notre mal
Elle qui a déstabilisé tous nos États, les uns après les autres, organisant, et ce n’est plus un secret, des guerres (comme au Biafra), des génocides (comme au Rwanda), des massacres (comme à Madagascar), des assassinats de figures politiques, nous piétinant pour se hisser sur des tréteaux boiteux de porte-parole autoproclamé, pour mieux nous isoler, nous avoir sous sa coupe, afin de mieux s’adonner à la besogne de premier sangsue de l’Afrique, tire-jus de la pauvreté, promoteur de la misère, par la corruption des élites du Nigéria en Afrique du Sud, du Congo au Mali.
La France est notre mal
Elle qui nous impose sa langue en connivence avec des gouvernants peu courageux, serviles, utilisant un nègre de service pour plaider la cause ; jouant contre nos langues et cultures au profit des siens ; abattant nos écoles et sacrifiant nos universités par des réformes, avec l’aide de philistins, de bidasses et de cocos "démocratiquement" parachutés ; nous réduisant à l’acculturation et l’aliénation mentale à travers la prolifération de cancres médias dénués de toute conscience.
La France est notre mal
Elle qui aujourd’hui manipule tout le monde pour ses desseins inavoués, ses intérêts sournois, dans le Mali nord, instrumentalisant des soi-disant rebelles, en créant le MNLA en complicité avec ATT ; se servant de mercenaires de tout acabit pour semer la confusion de l’islamisme ; actionnant les pouvoirs africains ligotés prenant ses ordres ; appelant l’intervention de forces étrangères ; se cachant derrière des décisions d’instances (CEDEAO, UA, ONU) où elle tire les ficelles avec le désormais "grand parrain international", en quête du partage des dividendes de nos gisements de pétrole, d’uranium, de silice, et de bases stratégiques… et surtout (chut !) du jackpot algérien.
La France est notre mal
Elle qui pense briser la résistance des patriotes maliens dans ce jeu d’usure, de maintien dans le phénol, avec l’aide de ses sous-fifres placés aux commandes ici et là, à des leviers stratégiques, camouflés, pour mieux nous trahir à l’instant T.
La France est notre mal
Elle qui a favorisé l’avènement du Président Touré depuis la Transition et soutenu son régime farfelu de haute trahison, avec ses corrompus, ses voleurs milliardaires, ses apatrides, ses rien que jouisseurs.
La France est notre mal
Elle qui continue à présent à suivre la mauvaise voie tracée par le gouvernement Sarkozy, et ses « Arc de zoé », comptable du crime contre Kadhafi et combien encore de ses proches, éliminés, noyés, ou extradés, pour les faire taire…
Monsieur le Président, nous vous avons suivi, lors de votre ascension aux commandes de cette France vertueuse. Nous nous sommes laissés séduire par votre flegme et votre propos plus regardant, plus humain, pour les Français d’abord (n’étant pas de vos électeurs), mais aussi votre attitude différente par rapport à l’immigration dans l’hexagone, vos actes de la mémoire, bonne mémoire, de l’intelligence du vécu. Nous ne saurions vous demander de ne pas défendre les intérêts de la France et des Français, car c’est bien pour ça qu’ils vous ont élu. Mais, ce que nous avons retenu de cette joute, c’est le mot respect dans vos propos. Vous avez raison, pour tout observateur avisé, d’en faire un principe pour le nouveau Commandant de bord de la république. Mais, je voudrais vous faire remarquer qu’il n’y a pas que les Français qui méritent le respect. Nous aussi, malgré nos dirigeants.
Pensez-vous vraiment que les ingérences flagrantes et contradictoires des mal inspirés qui vous ont précédé aux affaires, et la situation de forfaiture qu’ils vous laissent à gérer au Nord du Mali soient de nature à garantir les intérêts de la France, aujourd’hui et demain ? Est-ce l’intérêt de la France de mettre le pays le plus paisible d’Afrique (vous le savez) à feu et à sang à travers la manipulation de groupes de rébellion et l’invitation de prétendus wanted jihadistes (afghans, pakistanais) de mauvais songe, pour nous envahir de forces non désirées, là où il n’a jamais été prouvé que dotée d’équipements requis notre armée ne peut elle-même accomplir sa mission patriotique, souverainement ? Notre armée a les hommes, pourquoi voulez-vous nous soutirer des milliards en venant nous endetter à nouveau pour des prestations inutiles, sans objet, de sécurisation d’institutions qui se savent fautives ?
La force étrangère qui est projetée ne vient pas se battre, mais semer le trouble et la zizanie, planifier des attentats avec des motifs démentiels à imputer à des islamistes idiots, pour maintenir des équipes vomies par le peuple, malheureusement soutenues par vos appareils et les obligés de votre système, ces élus frauduleux, entre achetables et vendus. Nous savons qu’il est question de fomenter une guerre civile, que le renversement du Président Touré a pu nous éviter de justesse. De grâce, épargnez nous ces ribambelles ridicules mais tragiques. La France vaut mieux que cela, je le dis.
Monsieur le Président, indépendamment de la qualité de ses dirigeants du moment, le peuple malien a assurément de la valeur, et mon peuple mérite le respect. Les Maliens aussi ont droit au respect que vous avez exigé pour vos concitoyens français.
Continuer à promouvoir des chefs corrompus, des apprentis roublards et des nuls à la tête de nos États finira bien par avoir raison des intérêts de la France, car le monde ne saurait rester sous ce rapport, évidemment !
Ce n’est pas par l’assassinat de nous autres, patriotes, résistants, que sera préservée l’offense à l’histoire, à la raison, à la dignité humaine. L’alignement de la France sur les Etats-Unis, refusée par les Président Mitterrand et Chirac, a été une grosse faute, qui lui a fait perdre bien d’estime et de respect, et même de confiance, sans lui faire gagner autant au change en dollars ni en rentes. Que des Présidents avec un haut niveau d’éducation suivent une stratégie désuète d’un autre, fusse-t-il celui des Etats-Unis, illuminé au génie insolvable, voilà ce qui nous inquiète dans le monde actuel.
Peuple de France
Nous pensons et espérons que l’homme de culture en Monsieur Hollande, votre nouveau Président plébiscité, saura se saisir des aspirations légitimes des populations africaines et des nouvelles générations dans ce pays d’avant-garde qu’est le mien, le Mali, pour s’engager dans un autre contrat avec l’Afrique, envisageable pour la rupture annoncée, combien attendue. Nous ne demandons pas d’égalité intrinsèque, encore illusoire aujourd’hui, mais au moins de l’équité, de la considération, et si possible un peu d’amitié. Notre monde se perd, et l’âme perdue de l’Afrique lui sera fatale, inexorablement.
Vous avez été élu proprement. C’est à votre honneur. Pourquoi ne feriez-vous pas en sorte qu’il en soit de même pour les élections africaines où vous avez l’influence que chacun sait ? Pourquoi vouloir mettre et maintenir de vos lieutenants, majordomes et jockeys et leurs descendances à la tête de nos pays ? La moralisation que vous ambitionnez pour votre pays est une forte attente également des peuples africains, et surtout des Maliens qui ont subi les affres d’un démantèlement de l’État par des cliques de pillards, sans scrupules, qui se sont donnés à cœur joie au sac de la république et de ses ressources. Faut-il les défendre ?
Obama fut un espoir pour le monde, mais il n’a pu le transformer au delà de son Amérique, sans doute trop grande pour lui. Vous, Vous étiez un espoir pour la France, sachez donc le devenir pour le monde ; le Seigneur Vous rétribuera.

Mohamed Salikènè
Président de SOLIDARITÉ
Président du Front de Solidarité Patriotique
04 juillet 2012

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